Pour mon plus grand plaisir je pratique le Tennis de Table. Durant une période assez longue j’avais des difficultés pour bien centrer la balle sur ma raquette. Aussi, sachant que j’avais un problème de membrane sur la rétine gauche qui modifiait ma vue alors que mon œil droit fonctionne parfaitement, j’ai donc décidé d’entreprendre la série d’examens et de soins qui devaient par simple “pelage“ otter cette membrane et peut-être me redonner une vision plus précise. C’est au cours de l’un de ces examens (fond d’œil) que le praticien m’a adressé à son collègue, spécialiste des tumeurs de la chorroïde pour faire une échographie de l’œil gauche. C’est alors qu’il a découvert et m’a annoncé la tumeur.
J’ai choisi pour des raisons économiques d’engager la procédure de soins avec l’hôpital public de la Croix-Rousse à Lyon qui dispose d’un très bon service d’ophtalmologie. Là on a procédé à la pose de plaques de tantale qui servent à délimité la zone à traiter. Puis j’ai été adressé au centre de Protonthérapie Antoine Lacassagne à Nice où l’on a procédé à la série de tirs sur cette tumeur. Cette tumeur pouvait encore bénéficer de cette thérapie, bien que relativement importante (17 mm de diamètre sur 6 mm d’épaisseur).
J’ai eu la chance d’être hébergé au centre la Consolata associé au centre Lacassagne. Accueil très cordial, et l’avantage c’est que pendant les deux semaines de présence à Nice pour le traitement, on cohabite avec des personnes atteintes d’affections nécessitant elles-aussi la Protonthérapie. Cela permet de ne pas se retrouver isolé dans cette période délicate. Nous nous retrouvons ainsi plusieurs à être dans la « même galère », ce qui permet à certains moments de prendre un peu de recul par rapport à cette maladie toujours inquiétante. Cela m’a offert de nouer amitié avec deux autres malades, avec qui nous ne nous serions probablement jamais rencontrés hors ces circonstances. Mon traitement suit son cours, la surveillance sera longue nous le savons, mais pour le moment tout va pour le mieux. Cette mésaventure m’a offert de hiérarchiser différemment ce qui est important pour moi, sans pour autant bouleverser ma vie, mon état ne le nécessite pas. Il me reste toutefois une question que je pense ne pas être seul à partager, qu’auraiot-il pu être fait, qu’aurais-je pu faire pour détecter cette tumeur, silencieuse, plus tôt ? Un dépistage aurait-il pu être envisager en amont des circonstances qui ont révélé cette tumeur ? Un dépistage systématique serait-il pertinent ? Ces questions restent pour l’heure sans réponse. Et si quelqu’un avait des pistes à communiquer je serais preneur.
Je précise que je n’ai pas arrêté le tennis de table, qui reste pour moi une récréation au cours de laquelle j’ai le bonheur de me retrouver un état d’esprit adolescent.
Bien cordialement à celles et ceux qui prendront le temps de me lire.
J-F, 71 ans
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