Madame,
Permettez-moi de vous remercier pour votre accueil téléphonique au cours duquel vous m’avez suggéré de vous faire part de mon témoignage, ce que voici.
En Juin 1989 à l’âge de 42 ans, j’ai été soignée avec succès par le Professeur J.D. Grange à Lyon d’un mélanome choroïdien de l’œil gauche à « midi », par la pose d’un disque de Ruténium. Mon ophtalmologiste parisien avait découvert ce mélanome lors d’une consultation de routine pour presbytie débutante.
Mon mélanome à moitié fondu et moi, nous nous portons bien 36 ans après, nous sommes là pour le dire et pour témoigner de notre infinie reconnaissance malgré quelques soucis en cours : cataracte radique opérée en 2015 puis glaucome découvert tout récemment secondaire à la subluxation de l’implant, dont les conséquences seront évitées grâce à une imminente vitrectomie et pose d’un nouvel implant.
C’est en raison de l’évolution actuelle de la maladie que je me suis renseignée sur l’existence de cette association… où siège le Professeur Grange que je salue avec joie.
Mon témoignage concerne mon activité professionnelle.
J’étais Médecin du Travail dans un grand organisme de la Région Parisienne pendant 39 ans de janvier 1978 à décembre 2007. Le personnel de cet organisme était stable, composé de 7000 salariés de 18 à 60 ans dont 80 % de femmes, pour 3 médecins du travail.
Lorsque l’outil informatique est apparu à partir de 1988, les infirmières du service ont effectué des tests visuels (visio tests) annuels obligatoires à tous les membres du personnel. Ayant moi-même été atteinte d’un mélanome choroïdien en 1989, j’attirais bien évidemment l’attention des salariés sur le fait que si le résultat du visiotest était compatible avec le travail sur écran, ce test de la « fonction vue » n’était en rien un examen de dépistage de « l’organe œil », relevant du domaine des ophtalmologistes indépendamment d’un service de Médecine du Travail.
Etant moi-même un bon exemple de la chose, j’ai pu ainsi éviter les éventuels conflits tant avec les salariés, qu’avec les Syndicats et la Direction. …
Une autre salariée de l’organisme, âgée de 43 ans, travaillant peu sur écran et ayant un visiotest normal a été atteinte d’un mélanome choroïdien en 1999 traité à Orsay. (Je ne sais pas ce que cette salariée est devenue pour des raisons de restructuration de ce grand organisme).
Je peux dire au terme de mon activité professionnelle, où seuls les tests de la fonction visuelle existaient et étaient organisés tous les ans, que sur 7000 salariés, deux salariées, moi- même et une autre salariée, ont été atteintes de mélanome choroïdien soit environ 3 pour 10 000.
C’est avec plaisir que je reste à votre disposition pour tout autre renseignement.
Bien à vous. Très cordialement.
R-M.L.
Merci pour ce commentaire instructif ! Je me demandais justement comment on soignait avant la Protonthérapie. Si vous avez pu travailler après ce traitement, c'est que votre vision n'a pas été trop impactée ?